Sombre Passé

Encore une journée pourrie...à devoir supporter les gamineries des derniers, et les brimades des premiers. Il était dans la moyenne, mais la moyenne n'était pas appréciée dans ce bas-monde. Donc tous les soirs, il se plongeait dans ses bouquins, avec une règle claire : Comprendre ou se pourfendre. Il s'efforçait de travailler jusque tard dans la nuit, mais même tombant de fatigue, il ne dormait pas, il évacuait son stress, sa colère, sa tristesse, il se desséchait de cette négativité. Et tout ça pour recommencer le lendemain. Cela durait depuis bien longtemps, et ses amis lui disaient que ça allait s'arranger, qu'il allait faire une remontée inattendue, qu'il allait trouver la réponse à tous ses malheurs...et ses parents qui se faisaient aveugles et sourds, mais pas muets, puisqu'ils le réprimandaient pour ses résultats, et qui le blâmaient de ne pas être en couple, parce que "c'est quand même bizarre que t'aies toujours pas de copine à 14ans", ou encore de pas aimer le sport. Mais en réalité, il avait une copine, et c'était en partie elle qui le mettait dans cet état d'âme, à s'amuser avec son faible et torturé esprit comme un chaton joue avec une pelote de laine. À croire qu'il était amusant et normal pour elle de faire croire à son copain qu'elle s'était faite violer, et qu'elle allait se suicider. Ou de le laisser tomber méchamment trois fois parce que "tu comprends, je vais mieux, j'ai pas envie d'être avec un suicidaire". Puis elle l'avait laissé tomber pour de bon, et il se laissait dévaler la pente, en l'aidant même, afin de ne pas remonter. Puis il vit ce qui semblait être une main tendue. Il l'attrapa, elle était forte, chaude, et rassurante. Il l'aimait à la folie, mais elle ne semblait pas être amoureuse de lui. Mais ils se parlaient souvent, ils étaient très proches, très complices, et rien ne semblait les séparer. Puis il y avait eu ce jour où il lui a avoué son amour, et qu'elle lui a dit que "si tu m'aimes vraiment, alors plante-toi un couteau dans le ventre". Amoureux fou de cette fille qui était sa rare lumière dans ce ténébreux monde, il s’exécuta, et faillit s'exécuter. Mais elle ne s'en préoccupait pas, il n'avait été à nouveau qu'un jouet, et il se maudissait, et voulut finir sa vie ainsi. Il avait déjà tenté encore et encore, mais jamais il n'avait réussi. Dos au mur, il dût se résoudre à survivre à cette foutue vie. Puis tel un bateau dérivant, il aperçut un phare dans cette caligineuse nuit. Mais il ne put se résoudre à s'en approcher pour le moment. Alors, à sa grande surprise, ce fut le phare qui vint à lui. Et, encore terrifié par ses précédentes épreuves, il ne se relâcha pas avant un certain temps. Mais elle se révéla, non pas en tant que phare, mais en tant que soleil qui avait été souillé par les ténèbres de nombreux nuages noirs qui avaient profité d'elle. Alors ils s'aimèrent, mais ce ne put durer. Les nuages noirs étaient de retour, malgré le bien présent été, et ce jour de juillet, le soleil croisa le chemin d'une corde. Et il s'effondra. Avec elle, il se sentait montagne, mais sans elle, il était devenu château de sable, détruit au premier choc. Alors il devint un minable grain de sable, errant au fil du vent, et ce grain de sable rencontra un obstacle. Une petite femme, joviale et pleine de vie qui se souciait de ce petit grain de sable, et qui l'intégra dans sa vie. Cette petite femme au demeurant adorable aimait un autre, mais il se sentait tout de même mieux, il l'aimait, mais même s'il savait qu'elle ne l'aimait pas, il se disait qu'au moins elle ne le haïssait pas. Et il laissait vagabonder son cœur, sans s'en préoccuper, et ce pendant plus d'un an. Puis il fut attrapé par une ermite sociétale, qui jura de le chérir jusqu'à la fin de ses jours. Il connaissait enfin un bonheur qui semblait durer, mais la séparation physique est dure à supporter, et l'ermite ne le fut plus, elle changeait, et elle l'avait changé. Il ne se préoccupait plus de ce qui pouvait lui arriver, au contraire, il désirait la mort plus qu'autre chose. Puis Elle arriva, et l'attrapa de force pour le rendre heureux. Et cela dura longtemps, très longtemps, et encore aujourd'hui, cette déesse le rend heureux.