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jeudi 2 mai 2019

Intolérance - Chapitre 1


Hey, this is the fight song, no matter where you’re from!”
Cette chanson, elle l’écoutait tous les matins afin de se donner du courage. Courage qu’elle ne mettait pas forcément à profit puisqu’elle avait deux rituels dans la journée, l’un au réveil et l’un au coucher. Au coucher, elle pleurait afin de se vider et afin de ne pas avoir assez de larmes au cas où elle manquerait de craquer en public. Pourquoi le soir ? Tout simplement parce qu’elle ne sortait pas, ses yeux avaient donc le temps de perdre leur couleur rougie durant la nuit. C’est un stratagème qu’elle avait élaboré un jour où elle avait craqué en cours, et où elle avait été exclue du cours car ses sanglots « perturbaient le bon déroulement du cours ». Son rituel matinal, quant à lui, était autrement plus dangereux. Elle se faisait une coupure sur le bras avec une lame de rasoir, et ce chaque jour suivant un jour sans tentative de suicide de sa part.

Elle fit courir la lame sur son avant-bras, laissant s’enfuir le liquide cramoisi. Elle le lécha, le goût métallique du sang était devenu comme une drogue, c’était une des raisons pour laquelle elle ne faisait rien. Elle voulait sa dose de sang. Elle jeta un rapide coup d’œil à son réveil, 7h30. « Merde je vais être en retard » Elle enfila son pull à toute vitesse, attrapa son sac et se rua dans les escaliers, avant d’être interpelée par une voix moitié endormie, moitié avinée.
« Eh tu peux pas faire moins de bruit ? Y en a qui dorment ! »
Son oncle du côté de sa mère, visiteur indésirable de la maison, que ses parents avaient recueilli après qu’il ait perdu son emploi, que sa femme l’ait quitté et qu’il se soit, par conséquent retrouvé à la rue. Ce que les parents ne savaient pas, c’est qu’il passait sa frustration sur Jenny, notamment en la molestant lorsque l’envie lui prenait. Et là les excuses de Jenny ne lui plaisaient pas, lui semblaient fausses, mais il ne se sentait pas capable de l’attraper pour lui faire sa fête, alors il se contenta de retomber sur le canapé en grommelant. Jenny profita de cet instant pour sortir et courir sur le trajet. La musique résonnait dans ses oreilles. Running From My Shadow  de Mike Shinoda la portait et lui donnait l’impression que ses jambes ne touchaient pas le sol. Elle avait toujours été rapide lorsqu’il s’agissait de course, cependant ce n’était pas à force de cours de sport, mais bel et bien à force de se faire poursuivre par des personnes lui voulant tout sauf du bien. Elle avait appris à courir vite, sans se retourner, et son souffle était relativement bon. Celui-ci lui permettait de courir à pleine vitesse assez longtemps pour mettre de la distance entre ses agresseurs et elle. La musique était toute sa vie. Elle était sa seule amie, son seul amour, et une des seules raisons pour elle de continuer à exister, en plus du goût du sang. Elle n’avait pas jugé utile d’apprendre à jouer de la musique, et pourtant elle avait écrit de nombreuses chansons ainsi que de nombreux textes, pour lesquels elle essayait de trouver de belles mélodies pouvant coller aux textes. Elle avait d’ailleurs enregistré une chanson, mais ne l’avait faite écouter à personne du fait de sa solitude. D’ailleurs des paroles lui venaient, elle réfléchissait à comment les tourner, lorsqu’elle arriva devant son lycée. La boule au ventre, elle passa le portail. Elle avait toujours la boule au ventre en arrivant à ce point-là de la journée, car au vu de son passé, elle ne pouvait juste pas se sentir sereine entre ces murs, alors que d’après le règlement (qu’elle avait lu afin de trouver où le harcèlement était autorisé), un contexte de sécurité primait en ce lieu.

“Wir sind Kinder der Sterne. »

Enfant des étoiles. Cela la résumait bien, elle adorait regarder les étoiles lors de ses insomnies à répétition. Elle aimait se retrouver face à ces astres et s’imaginer que chaque étoile était une personne maltraitée qui illuminait les nuits sans sommeil des brebis égarées. Elle s’imaginait qu’un jour elle aurait le courage de charger le pistolet, qu’elle n’aurait pas que de l’adrénaline qui lui traverserait le corps, et que… Ses pensées furent stoppées durant leur développement et son regard était attiré par un autre regard. En face de chez elle se trouvait une maison à vendre depuis voilà des mois, cependant elle ne se vendait jamais. Apparemment elle avait trouvé acquéreur, pensa-t-elle, puisqu’une lumière était allumée dans les combles et une ombre la regardait derrière un rideau fin. Jenny plissa les yeux afin d’essayer de percevoir un visage, mais elle n’y parvint pas. Cette ombre finit par se détourner de la fenêtre et alla s’affairer dans sa chambre. Jenny décida alors de faire de même. Elle éteignit sa chaîne Hi-Fi qui crachait à faible volume une reprise de Fear of the Dark d’Iron Maiden par un groupe qu’elle venait de découvrir. Elle vérifia l’album qu’elle avait acheté afin de se remémorer le nom. Van Canto. Elle avait découvert ce groupe suite à la disparition d’un des membres du groupe suite à l’emménagement de celui-ci avec un de ses amis. Ensuite on n’eut plus aucune nouvelle des deux hommes, jusqu’à ce que la police intervienne et trouve la maison saccagée et le corps de l’autre personne sans vie, une dague sacrificielle dans le cœur. On avait retrouvé de l’ADN appartenant au membre de Van Canto, mais jamais on n’avait retrouvé sa trace. Jenny regarda l’heure, 4h37. Elle s’allongea avec un livre, Cujo de Stephen King, et ne dormit pas. Elle était plongée dans sa lecture, et lorsque son téléphone sonna l’heure de se réveiller, elle posa le livre sur sa table de chevet et alla prendre une douche. Elle accomplit son rituel puis partit en avance car elle voulait arriver en cours avant les autres. Elle jeta un coup d’œil à la fenêtre des combles et vit la même ombre devant la fenêtre. Elle n’y prêta pas attention plus longtemps et continua à avancer au son de Last Man Standing de Hammerfall, chanson qui avait le mérite de la mettre de bonne humeur.

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