Funeste Musique - Chapitre 9

Je me redressai et vis qu'il n'y avait pas de branche, ni même de végétation. Juste...le vide? Je me relevai et voulus passer, mais étant sur mes gardes, j'eus le réflexe de me baisser lorsque je vis un bras se rabattre sur moi. Voilà donc ce que j'avais pris pour une branche... Mais en regardant à qui il appartenait, je vis que le bras sortait du vide...enfin c'était l'explication la plus probable puisque le bras sortait de nulle part. Je tirai alors dessus afin d'en avoir le coeur net, et une lourde masse me tomba dessus. J'avais déjà vu cet homme, il me semble que c'est lui qui avait été enterré il y a peu, puisque je me souviens m'être pris un regard noir de la part de Ross quand je lui avais annoncé mon refus d'assister aux obsèques d'un parfait inconnu. Mais si moi je ne l'avais pas reconnu, lui me reconnaissait parfaitement, et ce malgré ses orbites béantes. Mais je n'eus pas la possibilité de m'échapper, pour la simple et bonne raison qu'un homme mort (même s'il est ramené comme goule), reste un poids mort, et cet homme devait vraiment apprécier la chair fraîche, et il n'avait pas d'indigestion, lui ! Cette pensée me fit rire, et la réaction de la goule me glaça jusqu'aux os. Lorsque je riais, la créature se tordait de douleur. Je redoublai alors de rire, en me remémorant toutes les blagues que je connaissais, et je vis la goule finir par disparaître. Soulagé, je me relevai, mais n'eus pas le temps de faire un pas que je fus frappé à l'arrière de la tête. Je restai difficilement conscient, et je regardai derrière moi : Ross m'avait rattrapé, et portait un tisonnier à la main. Un tisonnier qui était imbibé de sang. Et sa chemise était trempée et écarlate. Face à mon regard horrifié, il s'empressa de me rassurer : 

-Ne t'en fais pas, je ne vais pas te faire de mal, je me suis libéré de son emprise. J'arrive pas à y croire... Mais qu'est-ce qu'il veut??? 

-Ross...qu'est-ce qui te fait croire que je vais te croire sur parole? Tu peux très bien être en train de me mentir ! 

Il déboutonna alors sa chemise et me montra son torse : 

-Il y avait une...espèce de rune ici, je l'ai ruinée avec ce tisonnier, et je me suis retrouvé face à l'agent immobilier qui pense que je suis toujours de leur côté, à servir cette fausse divinité. 

-Mmmmh...d'accord...je te crois, mais difficilement... 

-Bref, partons tant qu'on le peut encore ! 

-Mais...attends ! 

Mais il était déjà en train de me tirer par le bras, pendant que des cris inhumains s'élevaient derrière nous.